Le Temps – juin 2013
L’Egypte bombe le torse, l’Ethiopie la dédaigne. Les deux font finalement la paix, une semaine plus tard. Une belle démonstration de la diplomatie par l’absurde sur le partage des eaux du Nil. Jusqu’à récemment, ni le Caire, ni Addis-Abeba n’avait vraiment pris la peine d’aborder le sujet ensemble.
L’Egypte s’était octroyé tous les droits sur le fleuve par la grâce de vieux traités avec l’ancien colon britannique. L’Ethiopie, où le Nil prend sa source, a choisi, sans s’en référer aux pays en aval, de construire un méga-barrage, au risque d’affecter le cours du fleuve. Résultat, le conflit n’est pas prêt d’être réglé, tant le barrage éthiopien laisse de questions en suspens. Quel sera l’impact de cet ouvrage géant (le plus grand d’Afrique) sur le cours du fleuve ? Cela sera-t-il « gérable » pour l’Egypte et le Soudan, en aval ?
Dans deux ans, disent les autorités éthiopiennes, il sera temps de remplir le réservoir du barrage. Les vrais problèmes commenceront alors.