Le Monde Afrique – Septembre 2015
Soyons honnêtes. Quand les pelleteuses ont commencé, il y a trois ans, à défoncer les rues d’Addis-Abeba, à déloger les riverains de ces avenues qu’il a fallu élargir, à démolir leurs maisons, leurs magasins, quand les premiers rails ont été posés, on a douté. Du bien fondé de ce tramway dans une capitale qui a besoin de tant d’autres choses. Puis les premières rames ont commencé à rouler. Pour qui ? A quel prix ? Les questions ne manquaient pas. Comment ce tram s’accommodera d’une circulation hésitante, de piétons peu aux faits des dangers, des ânes indifférents au trafic ? Et l’électricité ? Comment assurer un service quotidien dans une ville habituée aux coupures de courant ?
Beaucoup de ces questions restent sans réponse. Mais le tramway est là. S’il est une bataille que les autorités éthiopiennes ont remporté, c’est celle de l’image. Restent à convaincre totalement un public enthousiaste et hésitant.