Médiapart – août 2016
Bon, le titre manque sans doute un peu de nuance, mais on n’est pas loin de la vérité.
Le plus difficile, en fait, fut d’expliquer ce que ce coureur plus habitué à courir qu’à discourir a bien voulu exprimer en franchissant la ligne d’arrivée de l’épreuve de marathon aux Jo de Rio, les bras croisés au-dessus de la tête.
- Addis-Abeba, mai 2015. Un bureau de vote dans la capitale éthiopienne. La coalition au pouvoir depuis 1991 détient depuis 100% des sièges au parlement.
La crise, labellisée #OromoProtests, #AmharaProtests, voire #EthiopiaProtests, sur les réseaux sociaux, se résume difficilement en peu de mots. Terres prises aux mains des paysans, ratés du fédéralisme ethnique, corruption, accaparement de richesses, violente répression… Au fil des mois et des discussions que j’ai eues avec des paysans, des étudiants, des fonctionnaires ou des chercheurs, j’ai entendu bien des choses.
Une certitude : le pays vit des moments cruciaux. Sans plus d’espace pour que s’expriment les griefs, la société éthiopienne risque de se polariser encore plus.
Ma tentative d’explication, pour les abonnés de Médiapart..