Le Monde Afrique – septembre 2016
Le refrain est connu : au sud, il y a la Somalie et les milices islamistes Al-Shebabs, à l’ouest le Soudan du Sud où plus personne ne semble avoir le contrôle des hommes en arme, au nord l’Erythrée avec qui l’Ethiopie est en guerre larvée. Et puis, au centre de ce foutoir, Addis-Abeba qui maintient une croissance économique au-dessus de la moyenne continentale, qui dépense l’aide humanitaire correctement et qui reste, au prix d’une surveillance aigüe de la société, exempt de conflit armé majeur. Cette stabilité, l’Ethiopie en a fait un argument pour s’assurer le soutien de l’occident et attirer les investisseurs.
Pas sûr que ça marche encore longtemps.
Depuis près d’un an, le pays tremble. Le pouvoir central fait face à d’innombrables manifestations dans la vaste région Oromia, ainsi que le coeur de l’ex-empire abyssin, la région Amhara. Fin août, des fermes horticoles étrangères ont été visées par les manifestants. Le groupe néerlandais Esmeralda l’a annoncé, après que ses installations – 10 millions d’euros d’investissement – soient « parties en fumée » : il se retire d’Ethiopie.
Et si l’entreprise était suivie d’autres ? On n’en est pas là, mais les investisseurs doutent. Mon article pour Le Monde Afrique.